A. Lana, F. Rodriguez-Artalejo and E. Lopez-Garcia
J Am Geriatr Soc. 2015;63(9):1852-60
Il s’agit de preuves émergentes reliant le régime à la fragilité. Peu de preuves existent sur l’effet de la consommation d’aliments spécifiques ou de nutriments sélectionnés sur le risque de fragilité.
Les produits laitiers représentent des sources importantes de protéines, vitamines et minéraux, particulièrement pour les personnes âgées. Théoriquement, les produits laitiers pourraient donc contribuer à réduire l’incidence de la fragilité. Toutefois, une consommation élevée de lait pourrait avoir des effets néfastes. Certaines études ont observé des effets positifs associés à la consommation de produits laitiers chez les personnes âgées, mais les données probantes pour appuyer cette recommandation sont peu nombreuses.
Cette étude visait à analyser l’association entre la consommation de produits laitiers et le risque de fragilité chez les personnes âgées résidant en milieu communautaire.
Les données ont été extraites d’une cohorte de personnes âgées de l’étude espagnole sur la nutrition et le risque cardiovasculaire (Seniors-ENRICA). L’étude ENRICA a consisté en une enquête transversale menée entre 2008 et 2010 auprès de 12 948 individus représentatifs de la population espagnole d’adultes (âgés de 60 ans ou plus) non placés en établissement spécialisé. De 2008 à 2010, la consommation alimentaire a été évaluée à partir d’un historique de régime validé. Les participants ont été examinés à nouveau en 2012 afin d’évaluer les cas de fragilité, définis comme répondant à au moins trois des cinq critères de Fried (épuisement, faiblesse, faible activité physique, vitesse de marche lente, perte de poids involontaire).
Les participants consommant sept portions ou plus de lait ou de yaourt à faible teneur en matière grasse par semaine ont été associés à une incidence de fragilité plus faible (RR = 0,52 ; intervalle de confiance de 95 % [IC] = 0,29-0,90 ; tendance p = 0,03) que ceux consommant moins d’une portion par semaine. En particulier, les consommateurs de sept portions ou plus de lait ou de yaourt à faible teneur en matière grasse par semaine ont été associés à une probabilité plus faible de vitesse de marche lente (RR = 0,64 ; IC de 95 % = 0,44-0,92 ; tendance P = 0,01) et de perte de poids (RR = 0,54 ; IC de 95 % = 0,33-0,87 ; tendance P = 0,02). La consommation de sept portions de yaourt ou de lait entier (RR = 1,53 ; IC de 95 % = 0,90-2,60 ; tendance P = 0,10) ou de fromage (RR = 0,91 ; IC de 95 % = 0,52-1,61 ; tendance P = 61) n’a pas été associée à de nouveaux cas de fragilité.




Commentaire: Ces résultats suggèrent que, chez les individus consommant peu de lait et de yaourts à faible teneur en matière grasse, une augmentation de la consommation de ces produits peut être utile et représenter une mesure facile à mettre en place pour la prévention de la fragilité par l’apport de ces nutriments ; toutefois, l’efficacité de cette mesure devrait faire l’objet d’une évaluation dans le cadre d’études expérimentales.